François Roustang et le lien corps-esprit : sortir du piège des mots

Introduction

François Roustang a profondément marqué l’histoire de l’hypnose moderne.
Ancien jésuite, psychanalyste puis hypnothérapeute, il a consacré sa vie à réconcilier le corps et l’esprit, à sortir la thérapie du langage et de l’analyse infinie pour retourner à l’expérience vécue.

👉 Pour lui, la guérison ne vient pas des mots, mais du mouvement.
Le changement ne naît pas de la compréhension intellectuelle, mais du retour à la présence du corps, là où tout commence.

Dans cet article, nous explorons sa vision du lien corps-esprit, sa critique du langage, et la manière dont cette approche inspire encore aujourd’hui la pratique de l’hypnose — notamment dans mon cabinet JW Hypnose à Paris 15.

Les limites du langage

Les mots peuvent enfermer dans des schémas

François Roustang a longuement exercé la psychanalyse avant de s’en détourner.
Il en a perçu les limites : les mots, loin de toujours libérer, peuvent figer la souffrance.
Nommer, expliquer, analyser… ne suffit pas à transformer.

“Nous parlons sans cesse pour essayer de nous comprendre, mais nous restons dans le même cercle.”
François Roustang, “La Fin de la plainte” (1991)

Pour lui, le langage crée parfois une illusion de compréhension : on parle de son problème, on l’explique, mais le corps reste tendu, la douleur persiste, le comportement se répète.
Le discours devient une boucle, une manière de maintenir la souffrance en place.

Le discours répété entretient parfois la souffrance

Roustang observait que répéter une histoire, c’est souvent la revivre.
Chaque fois que l’on raconte sa douleur, on la réactive.
Le mot devient alors un piège, un filet dans lequel on s’enferme.

“L’explication, disait-il, est le contraire du changement.”

À force de chercher des causes, on oublie de vivre le présent.
L’attention reste fixée sur le problème, alors que la solution se trouve dans le relâchement, dans le silence, dans le retour à la sensation immédiate.

L’hypnose invite à l’expérience vécue

C’est là que l’hypnose intervient : elle suspend le discours pour ramener la personne à une expérience directe.
Il ne s’agit plus de dire “je comprends pourquoi je vais mal”, mais de ressentir que quelque chose change réellement.

Sous hypnose, le mental s’apaise, la parole devient secondaire, et le corps retrouve son rythme naturel.
Le thérapeute ne cherche pas à expliquer, mais à provoquer une bascule, une expérience nouvelle — celle du mouvement intérieur.

“L’hypnose, c’est l’art de faire naître un autre monde.”
François Roustang

Le corps comme porte d’entrée

La respiration, les sensations, le relâchement : autant de clés d’accès

Roustang affirmait que tout commence par le corps.
Lorsque l’esprit est prisonnier de la rumination, le corps, lui, sait encore.
Il respire, il ressent, il bouge.
C’est en s’y reconnectant qu’on retrouve l’équilibre.

Dans ses livres, il insistait sur la simplicité du retour corporel :
fermer les yeux, écouter sa respiration, sentir le contact du sol, le poids du corps, la température de l’air.
Ces gestes simples permettent de “débrancher” le mental et de renouer avec la sensation d’être vivant.

“Il faut cesser de vouloir comprendre pour enfin sentir.”
F. Roustang, “Il suffit d’un geste” (2003)

Le corps permet de “débrancher” le mental

Quand la pensée tourne en boucle, le corps devient le chemin de sortie.
Le mouvement, le souffle, la posture agissent comme une réinitialisation du système nerveux.
Ce n’est pas une fuite de la pensée, mais un retour à l’expérience première, celle que le mental ne peut pas traduire.

Dans le travail hypnotique, cette approche se traduit par :

  • des inductions centrées sur le souffle,
  • des focalisations sur les sensations physiques,
  • et une écoute du rythme corporel naturel.

Le corps devient alors un espace de guérison, non par analyse, mais par résonance.
Quand il se relâche, tout l’être s’ajuste.

Le ressenti précède la compréhension

Roustang renversait la logique classique : le sens vient après l’expérience.
Ce n’est pas en comprenant que l’on change, c’est en changeant que l’on comprend.
La transformation précède la signification.

“C’est le corps qui sait, avant la tête.”

L’hypnose, en ce sens, n’est pas une réflexion, mais une expérience corporelle.
Un apprentissage sensoriel : celui d’un nouvel état d’être, plus fluide, plus confiant, plus libre.

L’unité corps-esprit

L’hypnose met en mouvement cette unité

Pour François Roustang, le corps et l’esprit ne sont pas séparés — ils sont deux aspects d’un même mouvement.
La pensée influence les muscles, les émotions modifient la respiration, et inversement.

L’hypnose est l’art de remettre ce mouvement en circulation.
En accédant à un état modifié de conscience, la personne retrouve cette unité oubliée :
le corps s’exprime, l’esprit s’apaise, la parole se tait.

“Être en hypnose, c’est retrouver le flux de la vie en soi.”
F. Roustang, “Savoir attendre” (2006)

Quand le corps se relâche, l’esprit suit

L’état hypnotique agit directement sur le système nerveux :

  • il abaisse le niveau de stress,
  • régule le rythme cardiaque,
  • et réactive le système parasympathique, celui du repos et de la réparation.

Quand le corps se détend, l’esprit cesse de lutter.
Il retrouve naturellement la fluidité, la curiosité, la créativité.

Dans la pratique, ce lien est visible : un simple relâchement des épaules peut suffire à apaiser une angoisse, à dénouer une émotion.
Le corps devient la porte d’entrée du changement intérieur.

La guérison vient d’une réorganisation globale

Roustang refusait l’idée d’une “guérison mentale”.
Pour lui, la transformation vient d’un réajustement global : du souffle, du rythme, de la présence.
Quand l’organisme retrouve son harmonie, l’esprit s’apaise naturellement.

“Guérir, c’est retrouver le mouvement qui nous traverse et nous relie à tout.”

C’est exactement ce qui se vit dans une séance d’hypnose : un changement d’état, une réorganisation subtile du lien corps-esprit, souvent accompagnée d’un sentiment de paix profonde.

Un héritage vivant

Une pensée toujours actuelle

François Roustang est décédé en 2016, mais son influence reste immense.
Sa manière d’envisager l’hypnose — non comme un outil de contrôle, mais comme une invitation à être — inspire encore une génération entière d’hypnothérapeutes.

Il a montré que l’hypnose n’était ni une technique, ni une manipulation, mais une ouverture :
un espace où l’être humain se reconnecte à ce qui est déjà là, en lui.

Dans mon cabinet JW Hypnose à Paris 15, cette approche demeure au cœur de ma pratique :
chaque séance vise à ramener la personne à son expérience vivante,
à réconcilier le corps et l’esprit,
et à permettre au changement de se produire naturellement, sans analyse infinie ni effort.

Une rencontre avec les neurosciences

Les découvertes récentes viennent confirmer ce que Roustang pressentait intuitivement.
Les neurosciences montrent aujourd’hui que :

  • l’hypnose modifie l’activité des zones du cerveau liées à la conscience corporelle (insula, cortex cingulaire),
  • qu’elle synchronise les réseaux émotionnels et sensoriels,
  • et qu’elle réduit l’hyperactivité du mental (cortex préfrontal).

En d’autres termes, la science valide cette intuition fondamentale :
le corps et l’esprit fonctionnent comme un tout.
Quand l’un change, l’autre suit.

“L’hypnose n’est pas un état étrange, mais un retour à la réalité du corps.”
F. Roustang

Hériter de Roustang dans la pratique d’aujourd’hui

L’hypnose contemporaine, nourrie de son héritage, s’oriente de plus en plus vers une expérience globale et sensorielle :

  • moins de mots,
  • plus de présence,
  • moins d’analyse,
  • plus d’écoute du corps.

Chaque séance devient une rencontre avec soi-même, une manière d’habiter son corps autrement, de redonner au silence sa place thérapeutique.

Exemple de mise en pratique au cabinet JW Hypnose – Paris 15

Une séance typique, inspirée de la pensée de Roustang, commence souvent par un retour aux sensations :
le souffle, les points d’appui, la température de l’air.
Le langage devient plus lent, plus rythmique, jusqu’à ce que la personne bascule dans un état de présence calme et ouverte.

C’est à ce moment que quelque chose d’essentiel se produit :
le mental lâche, le corps parle, et le changement s’installe sans effort.

“Je ne comprends pas ce qui s’est passé, mais je me sens différent.”
— phrase que l’on entend souvent après une séance d’hypnose.

Ce “je ne comprends pas” est le signe que le travail a eu lieu au-delà des mots, dans la zone du ressenti, là où la guérison est réelle.

Une hypnose de la simplicité et du mouvement

Roustang défendait une hypnose simple, directe, dénuée d’artifice.
Pas de longues inductions, pas de suggestion autoritaire.
Juste un accompagnement vers le mouvement naturel de la vie.

“L’hypnose, c’est l’art de s’oublier pour enfin être.”

Cette philosophie rejoint ce que vivent de nombreuses personnes en séance :
elles ne “font” rien, elles laissent faire.
Elles redécouvrent le calme, le souffle, le présent — et c’est là que le changement s’opère.

Conclusion

Pour François Roustang, la guérison ne passe pas par les mots, mais par le retour à l’expérience du corps vivant.
L’hypnose est ce pont entre le corps et l’esprit, ce moment où le langage s’efface pour laisser place à la présence.

👉 C’est cette vision qui inspire ma pratique au cabinet JW Hypnose à Paris 15 (75015) :
une hypnose ancrée dans le ressenti, la simplicité et la réconciliation intérieure.

Car lorsque le corps et l’esprit se retrouvent, le changement n’a plus besoin d’être expliqué — il se vit.

 

Comment se déroule une séance?

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